Pour Lacan, en se basant sur les liens entre la répétition et l’ordre symbolique — la division signifiante et la jouissance —, il n’y a aucune énigme, ce quelque chose d’autre qui pousse à la répétition, et que Freud appelle l’instinct de mort, traduit simplement l’insistance symbolique liée à l’acte récursif de coupure de l’objet petit a.
Mais c’est aussi du côté du savoir que se place l’instinct de mort : parmi tous les êtres vivants, l’être humain est vraisemblablement le seul à percevoir que la vie conduit à la mort. Le sujet sait qu’après la mort il sera représenté par un signifiant figé, et qu’il ne pourra plus couper la chaîne signifiante.
Seconde mort
La « seconde mort » est la mort du sujet barré, l’abolition de son lien avec le signifiant : quand elle survient, le sujet cesse d’ex-sister. Par contre, la « première mort » est la mort biologique, la mort du corps.
Antigone, enfermée dans un tombeau, a perdu la possibilité de toute inter-signifiance. Elle est morte de la seconde mort, celle du sujet ; alors elle se donne la première mort, celle du corps.
Rôle de la perception pendant la vie
La perception est un levier de la vie concrète. Elle offre au sujet, via les représentations imaginaires, un accès au réel du monde extérieur. De même, via l’érotisme ou la souffrance, elle lui apporte un ressenti du corps vivant.
Dans son désarroi, Œdipe ne choisit pas le suicide, mais il se crève les yeux pour s’enfermer dans une boîte inerte dénuée de perception et chasser le spectacle de la noirceur de son sort.
Rapport de l’inconscient à la vie
L’inconscient organise les processus de l’inter-signifiance, ainsi que le désir de l’homme « qui accompagne de façon indestructible le sujet » de la naissance (plus précisément, de la première division qui accorde l’accès au signifiant) à la mort (plus précisément, à la seconde mort qui marque la perte du signifiant).
L’individu humain est un morceau de chair dont le périple dans la vie est rongé aux vers par les pensées grouillant dans l’inconscient …