Une approche de la perversion par la question morale ou par l’instinct serait certainement frappée de stérilité ; c’est pourquoi il paraît plus approprié de considérer l’approche de l’inter-signifiance.
Le pervers admet la présence de l’Autre, mais il décide qu’il sera plus malin. Il connaît la division signifiante, cependant il veut à tout prix l’éviter, la contourner.
Méfiance du petit malin
Références
Séminaire 4 : [page 251] La perversion a toujours quelque rapport, ne serait-ce que d’horizon, avec le complexe de castration […] elle est au même niveau que la névrose.
Séminaire 5 : [page 231] La perversion n’est donc pas à classer comme une catégorie de l’instinct, de nos tendances, mais elle est à articuler […] dans son signifiant.
Séminaire 22 : [séance du 18/02/1975] […] une névrose c’est une perversion ratée.
Fétichisme
Le pervers n’a aucun mal à utiliser les mécanismes du langage à son profit. Par exemple, le fétichisme emploie la métonymie dans sa définition la plus basique du contenant mis à la place du contenu (« boire un verre »), en installant le fétiche — la chaussure ou la petite culotte — à la place du corps.
Métonymie du fétiche
Références
Séminaire 4 : [page 145] […] la fonction de la perversion du sujet est une fonction métonymique.
Séminaire 5 : [page 76] […] c’est dans une référence analogique — […] au pied de la lettre de la chaîne métonymique — que j’ai situé l’essence de tout déplacement fétichiste du désir, autrement dit de sa fixation avant, après, ou à côté, de toutes façons à la porte de son objet naturel.