Ce site construit un modèle du psychisme fondé sur la relation entre les sujets humains et les signifiants du langage. En effet, ce n’est pas simplement le sujet humain qui utilise le langage pour parler, mais aussi le langage qui structure la psychologie des sujets et leurs relations sociales.
Afin de proposer au lecteur un paradigme inédit du système psychique — c’est-à-dire des relations du sujet avec le monde extérieur et avec les autres sujets —, le modèle développé dans ces pages examine les notions usuelles de la psychologie pour les reformuler dans un nouveau contexte, bâtissant ainsi une vision précise et cohérente des concepts psychiques ou bien des liens qui les organisent, et apportant sur l’existence humaine un point de vue résolument différent de ceux de la psychologie et de la psychanalyse classiques.
Le modèle du psychisme présenté ici s’appuie sur les textes prononcés ou écrits par le psychiatre et psychanalyste français Jacques Lacan. Cependant, ce site n’est pas un site de psychanalyse. Au contraire, il exprime volontairement le choix de se libérer des théories analytiques conventionnelles.
Alors que Lacan n’a pas cessé d’entonner qu’il était freudien, ce modèle se réclame de ne pas être freudien, excepté au niveau du vocabulaire qui fait partie d’un héritage maintenant acquis définitivement. En effet, la cohérence des apports lacaniens va bien au-delà d’une relecture ou d’un débarbouillage des doctrines freudiennes. Ce n’est pas d’un remaniement qu’il s’agit, mais d’un nouvel édifice sur de nouvelles fondations
Les fondements de cet exposé établissent un socle suffisamment robuste pour bâtir un nouveau schéma des relations sociales — éventuellement afin de permettre d’inventer de nouvelles pratiques de soins, ou bien de trouver des applications pratiques dans plusieurs disciplines : psychologie et psychanalyse bien sûr, mais aussi psychiatrie, neurosciences, médecine, thérapies cognitivo-comportementales, psychothérapies, sociologie, philosophie…
La démarche construite dans ce site n’est pas incompatible avec les neurosciences, ni avec les méthodes thérapeutiques dont fait partie la psychanalyse. Simplement, elle vient les compléter en se situant à un autre niveau, dans une autre « classe de réflexion » sur le système psychique.
Cette approche peut jouer un rôle extrêmement novateur dans les disciplines de la sociologie et de la psychologie, notamment la psychologie de l’enfance, en expliquant les comportements d’apparence instinctive ou émotionnelle, par les effets de l’inter-signifiance sur l’enfant qui accède au langage — non pas seulement pour parler, mais d’abord pour se structurer socialement.
Ce site s’adresse aux étudiants en leur donnant des clés pour comprendre plus facilement les textes de Lacan. De même, il propose aux praticiens des arguments attestant comment la cohérence du paradigme lacanien a renouvelé les notions de la psychanalyse traditionnelle.
Par ailleurs, ces articles montrent à tous les lecteurs pourquoi les vicissitudes de l’existence quotidienne, ressenties naturellement comme motivées par les tendances de l’instinct et de l’affectivité, sont en fait guidées par les mécanismes du langage dans l’inconscient et par le questionnement de la pensée sur la ténacité du réel.
Bonjour! Je dois vous remercier pour votre site internet qui est une excellente source de savoir et surtout quand nous nous intéressons à la psychanalyse et nous facilite la tâche de comprendre Jacques Lacan qui fait absolument du sens .
J’aurais une question à vous poser au sujet de la seconde mort . Le fait d’expliquer la seconde mort avec le mythe d’Antigone je crois est la meilleure façon de l’expliquer. Advenant qu’un sujet vient à vivre cette seconde mort , une seconde mort symbolique et sociale. Je m’explique, se peut-il qu’une personne non psychotique ayant vécu toute sa vie dans la chaine des signifiants et du langage et qui a eu une existence sociale quelconque et qui a suscité du désir pour l’autre vive une seconde mort par une mauvaise rencontre ? Si par exemple cette personne fait partie d’un groupe amical et a bien sa place dans se groupe et qu’il soit la cible de l’envie d’une autre personne du groupe bien maligne et qui par diverses procédures de disqualification de cette dernière, le groupe commence à exclure la personne enviée ? Et qu’avec le temps la cible de l’envie se fait exclure du groupe et prend conscience qu’elle n’est plus dans le désir de l’autre et que l’alliance inconsciente dans laquelle elle était tissé dans le groupe s’est défaite?
La personne bien consciente du processus d’exclusion et disqualification dans laquelle elle se retrouve vis bel et bien la seconde mort, puisqu’elle n’a plus le support de ses semblables, elle se retrouve dans un isolement intolérable. Si quand même bien elle a un travail, le fait qu’elle n’a plus de support et d’existence sociale en dehors de son travail et a fait échec dans la constitution d’une famille et encore moins elle peut investir le monde extérieur pour s’y faire de nouvelles relations.
Comment cette personne qui est devenue malgré elle dans une situation de précarité sociale et de détresse peut-elle revenir dans la chaine des signifiants? Comment peut-il retrouver la crédibilité de sa parole et de recréer du désir dans l’autre ? Est-elle voué à cette malédiction ? Que peut-elle faire pour retrouver du sens à sa vie ?
Bonjour
Merci pour votre intérêt et pour votre long commentaire.
Pour ce qui est de la seconde mort, elle me semble en tous points comparable à la psychose mélancolique. Dans ce cas, la disqualification sociale peut sembler totale … comme Antigone enfermée. Par contre, si la personne n’est pas dans une situation de mélancolie (psychotique), il y a probablement des éléments sociaux qui sont encore là: par exemple le travail comme vous le dites, ou la famille, ou les réseaux sociaux … tout ce qui permet « d’ex-ister » encore.
Il reste à évaluer le degré de « précarité sociale » tel que vous le citez. Qu’en pensez vous?