En produisant simultanément le sujet barré et l’objet petit a, la coupure engendre la question du désir chez le sujet barré.
Le désir est désir d’autre chose, d’autres paradigmes … mais surtout, le désir reste toujours vague, indéfini, ou mal défini. Ce désir d’obtenir du sens dans la relation au monde s’accomplit lors des éclairs de la rencontre contingente avec la jouissance (« j’ouïs sens »), lorsque celle-ci révèle quelques parcelles de vérité de l’objet petit a et quelques lueurs de sens du corps.
Comme les flammes de la jouissance, le sens éveillé par les mécanismes du langage allume toujours une surprise, un sens supplémentaire — et non complémentaire, différence sur laquelle insiste Lacan dans le Séminaire 20 (page 68).
Désir de jouissance
Références
Séminaire 5 : [page 313] Le sujet ne satisfait pas simplement un désir, il jouit de désirer, et c’est une dimension essentielle de sa jouissance.
Séminaire 6 : [séance du 14/01/1959] […] le fantasme de son désir. C’est son rapport à un être dont il ne serait pas question s’il n’y avait pas la demande, le discours qui est fondamentalement le langage, mais dont il commence à être question à partir du moment où le langage introduit cette dimension de l’être et en même temps la lui dérobe.
Séminaire 9 : [séance du 28/03/1962] […] la jouissance se définit […] par la dimension de l’Autre comme tel, en tant que cette dimension de l’Autre se définit par l’introduction du signifiant.
Séminaire 20 : [page 71] Il est clair que le témoignage essentiel des mystiques, c’est justement de dire qu’ils l’éprouvent, mais qu’ils n’en savent rien.