Fonction du signifiant

Grâce à la structure du langage, les sujets humains ont le privilège de bénéficier de l’inter-signifiance, car ils sont représentés par des signifiants ainsi que l’énonce l’« axiome » de Lacan : « Un signifiant est ce qui représente le sujet pour un autre signifiant ». Un signifiant s’adresse à un autre signifiant — et non à un sujet : les signifiants (qui représentent peut-être des sujets) sont en relation avec d’autres éléments de la structure du langage, c’est-à-dire d’autres signifiants (représentant peut-être d’autres sujets, ou peut-être le même sujet).

Alors que la dénomination (« nomination » dans la citation de Lacan) produit des significations avec les mots qui sont dans les dictionnaires, les signifiants eux ne font naître du sens que dans les relations combinatoires de la structure du langage : « le signifiant seul ne signifie rien ». Le signifiant qui représente le sujet ne provient pas d’un dictionnaire. Il n’est pas porteur d’un sens intrinsèque, cependant il engendre du sens grâce aux mécanismes du langage parce qu’il prend place dans l’inter-signifiance régie par l’inconscient.

La division signifiante définit l’opération de langage permettant au sujet humain d’être représenté par des signifiants.

La division produit le signifiant qui représente le sujet

« Un signifiant représente le sujet »

Références

Écrits : [page 819] Notre définition du signifiant (il n’y en a pas d’autre) est : un signifiant, c’est ce qui représente le sujet pour un autre signifiant.

Séminaire 6 : [séance du 20/05/1959] Cette prise de l’homme dans la combinatoire fondamentale qui donne la caractéristique essentielle du logos […]

Séminaire 10 : [page 178] Un signifiant est ce qui représente le sujet pour un autre signifiant.

Séminaire 11 : [page 214] Il ne s’agit pas de réduire la fonction du signifiant à la nomination, à savoir, une étiquette collée sur une chose. C’est laisser échapper toute l’essence du langage.

Séminaire 12 : [séance du 09/12/1964] […] cette représentation du sujet […] ce en quoi le signifiant est son représentant […]

Séminaire 13 : [séance du 20/04/1966] Notre axiome fondant le signifiant comme ce qui représente un sujet, non pas pour un autre sujet, mais pour un autre signifiant.

Séminaire 20 : [page 22] […] ce n’est pas le mot qui peut fonder le signifiant. Le mot n’a d’autre point où se faire collection que le dictionnaire, où il peut être rangé.


Effet structurant du langage humain

Dans les chaînes signifiantes, il y a les signifiants et leurs relations. Le sujet, représenté par des signifiants, dépend obligatoirement du langage et de l’inter-signifiance qui en découle. Il est aliéné à la structure, mais il en est inconscient ainsi que l’atteste le complexe d’Œdipe.

Le sens vient de la structure du langage humain, parce qu’elle possède la combinatoire et fournit par exemple la métaphore porteuse de sens.

Dépendance inconsciente du sujet humain

Dépendance inconsciente du sujet humain

Références

Séminaire 6 : [séance du 12/11/1958] […] l’homme parle sans doute, mais pour parler il a à entrer dans le langage et dans son discours préexistant.

Séminaire 6 : [séance du 17/12/1958] […] l’inconscient freudien […] s’institue comme inconscient simplement dans la dimension de l’innocence du sujet par rapport au signifiant qui s’organise, qui s’articule à sa place.

Séminaire 9 : [séance du 02/05/1962] […] toutes les conséquences de l’effet que l’homme soit un animal condamné à habiter le langage.

Séminaire 15 : [séance du 20/03/1968] Tout homme est un animal, sauf à ce qu’il se n’homme.

Séminaire 18 : [séance du 10/02/1971] […] tout usage du langage […] se déplace dans la métaphore […] il n’y a de langage que métaphorique […]

Séminaire 22 : [séance du 17/12/1974] […] c’est du langage que nous sommes […] affectés.

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