Question n°1 : Où en est-on maintenant ?
Dans les précédents articles de ce site, j’ai mis en avant un modèle du psychisme humain, qui s’adresse à « tout le monde » et pas seulement aux professionnels de la psychologie ou de la psychanalyse.
Question n°2 : Qu’est-ce qu’un modèle du psychisme ?
Par modèle, on entend une schématisation simulant les mécanismes de fonctionnement du psychisme humain dans la réalité.
Depuis les siècles de l’antiquité, il existe différents modèles du psychisme humain, tout aussi fonctionnels les uns que les autres. Par exemple :
- le modèle probablement le plus répandu est celui de l’analogie avec l’animalité, qui définit entre autres la violence humaine à l’instar de la violence animale ;
- ici, il faut bien sûr citer le modèle freudien basé sur la sexualité — avec un point de vue plutôt machiste —, dans lequel le psychisme féminin repose sur l’envie du pénis, et le psychisme masculin sur le désir de coucher avec la mère ;
- etc.
Question n°3 : Quels sont les fondements du modèle présenté ici ?
Le modèle présenté ici s’inspire du postulat sans cesse répété par Lacan : « Un signifiant est ce qui représente [dans le langage] un sujet pour un autre signifiant. »
Après avoir — naïvement sans aucun doute — écrit les articles de ce site en fonction de ce postulat, il m’apparaît que cette définition reste définitivement inaudible tout simplement parce qu’elle repose essentiellement sur les notions de « langage » et de « signifiants », qui ont usuellement un sens différent de celui qu’il conviendrait de leur donner pour suivre la pensée de Lacan.
Il faut par conséquent utiliser de nouveaux termes n’ayant déjà antérieurement aucun sens. C’est pourquoi je propose le « lalala » et les « fifis ».
Question n°4 : Qu’est-ce que le « lalala » et les « fifis » ?
Le lalala est une structure de fifis, c’est-à-dire un ensemble de fifis et l’ensemble des relations qui les relient entre eux.
Le postulat lacanien s’écrit alors : « Un fifi est ce qui représente [dans le lalala] un sujet pour un autre fifi. »
Le sens n’émerge pas en tant qu’attribut d’un fifi, mais comme résultat de relations entre fifis. Les mécanismes du lalala désignent les fonctions de combinatoire permettant de remplacer des fifis par d’autres fifis. Les mécanismes du lalala sont la métaphore et la métonymie.
Ce modèle s’inspire de l’idée d’après laquelle l’organisation des sociétés humaines serait analogue à celle des chaînes fifiantes qui assemblent des fifis — dont certains représentent parfois des sujets —, et mettent ces fifis en relation via les mécanismes du lalala.
L’inter-fifi désigne la relation d’un fifi (représentant un sujet) à un autre fifi (représentant peut-être un autre sujet). On dit que le sujet ex-siste : son ex-sistence se passe en dehors (ex-),dans l’inter-fifi.
Question n°5 : Comment utiliser le lalala et les fifis ?
Il faudrait à l’occasion réécrire les articles de ce site en remplaçant le « langage » par le « lalala » et les « signifiants » par les « fifis ».
Mais est-ce bien utile ? En effet, en tenant compte de la nouvelle formulation du postulat lacanien, les lecteurs sauront se distancier du sens habituel des termes de langage et de signifiants, et les comprendre dans un sens conforme à la pensée de Lacan..
Question n°6 : Quelle est la question du désir dans le psychisme humain ?
C’est que le lalala et les fifis ne peuvent rien dire du réel.
En particulier, dans la sexualité humaine, le lalala ne peut rien dire et ne pourra jamais rien dire du réel du corps, du corps propre et des corps des partenaires. Et là, on est très loin de Freud …
Mais cette impossibilité réelle n’empêche pas le sujet humain de tenter obstinément de faire la jointure, et c’est pourquoi il n’arrête pas de se saisir des fifis représentant les éléments du réel, du corps des autres ou de son propre corps, etc., et de les assembler dans le lalala.
De là découlent les comportements sociaux — intéressant les sociologues —, ou bien les obsessions et les perversions, etc. — intéressant les psychologues.