Ex-sistence
Le sujet barré habite — privilège du sujet humain — la structure synchrone du langage qui lui offre le sens de « l’ex-sistence » parce que la combinatoire assemble des signifiants dont certains représentent des sujets. L’ex-sistence du sujet barré équivaut à l’existence sociale du sujet humain.
Le sujet barré est « le sujet qui pense », la part que l’on appelle de façon imagée l’esprit ou l’âme. Le sujet barré est celui qui parle dans une chaîne signifiante, et aussi celui dont on parle dans d’autres chaînes signifiantes. Lacan utilise les termes de « parlêtre », de« sujet qui parle », de « sujet parlant », ou bien — de manière équivalente en miroir — de « sujet parlé », pour désigner ce sujet qui ex-siste en dehors, c’est-à-dire dans l’inter-signifiance.
En forgeant la notion d’ex-sistence, Lacan s’est inspiré du philosophe Martin Heidegger pour qui « l’ek-sistence » est l’apanage de l’être humain « parmi tous les étants ».
Ex-sistence du sujet
Références
Séminaire 1 : [page 180] Car c’est une nécessité vitale qui fait que le milieu de l’homme est un milieu symbolique.
Séminaire 11 : [page 222] En tant que nous sommes le sujet qui pense […] nous dépendons du champ de l’Autre, qui était là depuis un bout de temps avant que nous venions au monde, et dont les structures circulantes nous déterminent comme sujet.
Séminaire 12 : [séance du 10/03/1965] […] la fonction du sujet, en tant qu’il est celui que détermine le langage, est le seul départ qui peut nous donner le fil conducteur […]
Parlêtre
Le concept de « parlêtre » résulte directement, non pas de la notion de parole en tant que moyen de communication, mais des notions de langage et de parole en tant que structures signifiantes multidimensionnelles définissant des relations.
Le parlêtre (le sujet barré) ex-siste via les signifiants qui le représentent auprès d’autres signifiants dans l’univers du langage. Dans l’association entre sujet barré et signifiant, « l’élément sujet barré s’efface derrière le signifiant » ; il en dépend et ne le contrôle pas.
Le parlêtre ex-siste via les signifiants
Références
Séminaire 5 : [page 13] […] il n’y a pas de véritable sujet qui tienne, sinon celui qui parle au nom de la parole […] Il n’y a de sujet que dans la référence à cet Autre.
Séminaire 6 : [séance du 10/12/1958] […] le sujet dans son existence […] en ceci justement qu’il ex-siste dans le langage […] qu’il consiste en quelque chose qui est hors de lui, en quelque chose qu’il ne peut saisir dans sa nature propre de langage qu’au moment précis où lui, comme sujet, doit s’effacer […] derrière un signifiant […]
Séminaire 16 : [page 66] […] il n’y a de sujet que d’un dire.
Séminaire 19 : [séance du 03/03/1972] […] l’existence s’enracine dans le symbole. C’est ce qui définit l’être parlant.
